Si on s’alliait ? s’inspire d’une méthode déjà éprouvée dans les années 50 par Saul Alinsky, aux États-Unis. Voici les cinq piliers fondamentaux de l’organisation communautaire :
Les personnes premières concernées
Ce sont les personnes les premières concernées par une situation d’injustice qui connaissent le mieux l’injustice vécue, et ce qu’il faudrait pour que la situation s’améliore. Ce sont d’abord elles qui doivent lutter et définir leurs propres moyens d’action.
La diversité des membres et des structures
Une alliance d’habitant.es c’est une alliance de communautés d’intérêts. Je fais alliance avec toi parce que nous avons un intérêt commun à agir et ce quelque soit notre âge, notre genre, notre parcours, nos origines… Cela n’enlève rien aux spécificités des communautés auxquelles nous appartenons : communauté religieuse, association culturelle, communauté nationale, groupe de parents d’élèves, collectif d’habitant.es, collectifs militant.es… Cela n’enlève rien au fait que par ailleurs nous aurons sûrement des divergences d’opinions. Il s’agit d’abord d’avoir un espace où l’on peut s’organiser pour être plus nombreux.ses, se sentir plus fort.es.
Tout terrain
Pour Saul Alinsky, il fallait « sortir le syndicalisme de l’entreprise », c’est à dire appliquer les méthodes du syndicalisme non seulement dans l’entreprise, mais aussi dans toutes les domaines du quotidien : école, logement, emploi, santé, accès aux droits, défense des services publics…
L’indépendance financière et politique
L’absence de partis politiques est une condition décisive d’une alliance d’habitant.es afin de se prémunir des postures politiciennes, du clientélisme et de la récupération. L’argent finançant la démarche doit garantir son indépendance. Ainsi, l’argent public est accepté sous condition qu’il ne nuise en rien les objectifs de l’alliance. Les financements privés (fondations, dons de particuliers, adhésions…) sont le plus souvent privilégiés.
La verticalité des luttes
L’action collective ne peut-être dirigée que contre une institution (mairie, préfecture, entreprise…). Une alliance d’habitant.es ne peut s’organiser contre ses semblables, des voisin.es par exemple. Plutôt que la recherche systématique de la médiation pour gérer les conflits qui renvoie toujours la faute aux un.es et aux autres, il s’agit d’agir directement sur l’institution responsable de la situation d’injustice.