Pourquoi cette formation ?
Analyser les structures de pouvoir. Créer du rapport de force. Ne pas avoir peur de faire conflit. Tisser des colères. Partir de l’intérêt individuel pour créer du commun. Travailler la question de la place des personnes premières concernées et des personnes qui les soutiennent. Dire ce que l’on ne veut plus, et définir ce que l’on veut. Porter des revendications gagnables. Imaginer des actions collectives originales, légales, et non-violentes. Obtenir des petites victoires qui en appellent de plus grandes. Faire alliance, pour mieux partager des savoirs expérientiels de luttes.
Animer des campagnes d’actions collectives, c’est faire l’apprentissage du pouvoir que l’on a. C’est s’éprouver ensemble comme sujets politiques et non plus comme objets pensés par d’autres. Il s’agit là de faire vivre sa citoyenneté au sens fort du terme, celui où sont citoyennes et citoyens, celles et ceux dont l’action vise à créer du droit… Que se soit des lois à l’assemblée nationale, ou plus modestement le règlement intérieur de son bailleur social.
Si on s’alliait ? propose ici d’analyser les conditions qui permettent de peser sur les décideurs locaux pour améliorer concrètement son quotidien ou le quotidien des personnes avec lesquelles on se mobilise. Nous le ferons à travers des lunettes, celles d’un sociologue : Saul Alinsky. Son travail d’analyse du fonctionnement de la mafia d’Al Capone, et son implication dans les luttes syndicales du monde ouvrier aux Etats-Unis au début du 20ème siècle ont inspiré une méthode : le community organizing (organisation de communautés). Une méthode ce n’est rien qu’une méthode, ce n’est pas un guide pratique qu’il faut suivre à la lettre. On s’en inspire, et on l’adapte à son contexte. Elle doit simplement aider à porter un regard tout au long de la démarche que l’on mène. Une méthode enfin, doit s’appuyer sur des perspectives, en l’occurrence ici des perspectives de participation à la transformation sociale.
Public visé
Formation destinée à des professionnel.les souhaitant approfondir leur réflexion sur les dynamiques collectives visant à renforcer le pouvoir d’agir des publics qu’ils accompagnent, en s’appuyant sur les valeurs de l’éducation populaire.
Prérequis et modalité de personnalisation de la formation
Il n’y a aucun prérequis nécessaire pour le suivi de la formation. En fonction de son parcours et de sa volonté, le ou la participant.e pourra suivre une, deux ou trois formations. Dans le dernier cas, un tarif spécifique lui sera accordé.
Objectifs pédagogiques
Ce stage propose aux participant.es de mieux appréhender la question de l’accompagnement collectif de publics dans le but de renforcer leur pouvoir d’agir. A partir de situations concrètes il s’agira :
- de s’approprier des outils d’analyse de ce qui renforce ou réduit le pouvoir d’agir,
- d’acquérir des méthodes permettant de mettre en place une démarche collective, cohérente et durable, avec les personnes premières concernées par les injustices sociales, pour améliorer leurs conditions de vie et lutter contre les discriminations,
- d’apprendre à partager la compréhension de l’environnement institutionnel dans lequel les accompagnant.es et les accompagné.es évoluent,
- de faire émerger la parole des personnes premières concernées par les injustices sociales et de la faire entendre auprès des responsables institutionnel.les,
- de mettre en place des campagnes citoyennes d’interpellation avec les personnes premières concernées.
Contenus du stage
Partir de l’intérêt individuel pour construire une démarche collective. Les quatre marches de l’action collective. Les quatre démons de l’engagement. Posture inclusive des animateurs.tices avec les participant.es de l’action. Le pouvoir d’agir de qui, pour faire quoi ? Animation de réunion et analyse des dynamiques de groupe. Valoriser la parole de toutes et tous. Construire à partir d’objectifs atteignables pour progresser ensemble. Élaborer des demandes collectives concrètes et les porter auprès des responsables institutionnel.les concerné.es. Imaginer des stratégies d’actions collectives non violentes et emblématiques du problème à traiter.
Compétences et capacités professionnelles visées
- construire une démarche collective avec les habitant.es en partant de leurs intérêts individuels, et en suivant les quatre marches de l’action collective : la mobilisation et l’organisation, la demande concrète, l’action collective non-violente et la négociation ;
- animer une réunion et construire une démarche collective avec les habitant.es permettant la participation de chacun.e à toutes les étapes du projet, ainsi que la valorisation de leur engagement et de leurs compétences acquises ;
- maîtriser les éléments constitutifs du renforcement du pouvoir d’agir des habitant.es les plus éloigné.es des décisions publiques, tels que les faire monter en compétences sur les éléments suivants : prendre la parole en public, mobiliser ses pairs, animer une réunion, élaborer collectivement une solution à des problèmes rencontrés par ses pairs, construire une campagne citoyenne d’interpellation, négocier avec des élu.es ou des responsables d’administration, solliciter et répondre aux média… ;
- utiliser le théâtre image (technique issue du théâtre de l’opprimé) pour imaginer la construction d’actions collectives, non violentes et emblématiques du problème à traiter ;
- définir avec les habitant.es des solutions collectives à des problèmes rencontrés dans leurs conditions de vie et les porter auprès des responsables institutionnel.les concerné.es ;
- identifier les freins à la participation des habitant.es et y remédier.
Moyens pédagogiques
Durant ce stage, seront privilégiées les méthodes de pédagogies actives. Viendront ainsi s’alterner des temps de travail en grand groupe et en petits groupes qui s’adapteront aux besoins des stagiaires. Ils porteront autant autour de récits d’expériences vécues dans leurs contextes professionnels, qu’autour de questionnements et d’aspirations vers une évolution de leurs pratiques : groupes d’interviews mutuelles, débats mouvants, jeux brise-glace, jeux de rôle… Ces outils d’animation participatifs sont issus de l’éducation populaire et permettent la valorisation des expériences et des savoirs de chaque stagiaire, tout en étant complétés par les apports des formatrices.
Spécifiquement pour ce stage, des techniques issus du théâtre de l’opprimé (et plus spécifiquement du théâtre image) pourront être utilisées pour travailler sur les techniques d’actions collectives, non violentes et emblématiques du problème à traiter.
Évaluation
Au quotidien, une feuille d’émargement sera signée chaque matin par les stagiaires, et des points d’étape seront proposés oralement pour faire le point avec le groupe. En fin de stage, un bilan final oral sera collectivement réalisé. Un questionnaire individuel sera également remis aux stagiaires visant d’une part à recueillir leurs ressentis sur la formation, et d’autre part à mieux identifier ce que leur a apporté celle-ci. Enfin, une attestation individuelle de fin de formation indiquant les compétences professionnelles acquises pendant la formation est délivrée à chacun des stagiaires à la fin de la formation.
Nombre d’heures de formation
La formation peut durer de 2 à 5 jours selon les besoins et les désirs des personnes et/ou de la structure souhaitant réaliser cette formation.
Tarifs
Les frais pédagogiques et les frais annexes sont à discuter. N’hésitez pas à nous contacter pour en parler !
Ils peuvent être remboursés par Uniformation ou vitre OPCA si la prise en charge pour le stage est accordée. Les frais de déplacement le sont également. Pour plus de précisions, rendez-vous sur le site d’Uniformation : http://www.uniformation.fr/Employeurs2/Dispositifs-et-financements/Frais-annexes
Dates et horaires de la formation
Les dates et horaires de la formation sont à adapter avec les participant.es à la formation et/ou avec la structure dont l’équipe souhaite réaliser cette formation.
Lieux et autres conditions matérielles et/ou techniques
Lieu de stage : soit à Rennes, soit au sein de la structure dont l’équipe souhaite réaliser cette formation.
Matériel :
- des salles de travail et une cuisine
- le matériel de l’association mis à disposition : un vidéoprojecteur, un écran, un ordinateur, du paperboard, de la papeterie et des outils bureautiques ou outils d’animation…
- le coin ressources, composé de brochures, revues, livres, DVDs et d’une fiche bibliographique « pour aller plus loin ».
Nombre de stagiaires : le nombre maximum de participants est limité à 15.
Encadrement
Deux formatrices encadreront ce stage. La pluralité des milieux professionnels qu’elles ont traversée constitue une réelle richesse au regard des contenus des stages proposés. Ainsi, en plus de nombreuses expériences associatives et bénévoles (au sein de collectifs de chômeur.euses et précaires, de soutien aux personnes migrantes, de collectifs de femmes…), elles ont connu des expériences professionnelles dans différents domaines, tels que celui du « community organizing » au sein de Si on s’alliait ? depuis quatre ans, celui du travail social au sein d’un Centre Communal d’Action Sociale et d’un Conseil Départemental (Direction Lutte contre les exclusions), de centres sociaux et, enfin dans le domaine de l’éducation populaire, au sein de l’association Emmaüs, du projet Cause Commune et de l’association Genepi.
Vous inscrire
Pour vous inscrire, n’hésitez pas à nous contacter par mail : sionsalliait@gmail.com ou par téléphone : 06 74 08 56 53 (Sylvia) ou 06 84 62 85 36 (Claire)